Un peu d'historique...
Dès 1995, j'aidais le Père Joseph en lui envoyant agendas et calendriers, idée de maman qui déjà avait écho de ses besoins au Burkina Faso.
Je le rencontrais pour la première fois en 2004 à La Madeleine, il venait remercier les membres d'une association qui l'avaient soutenu dans la construction d'un puits à Ourgaye, paroisse dépendant de l'évêché de Koupéla.
Il m'expliqua son itinéraire et sa mission. En plus de sa mission de prêtre, il vient en aide aux personnes âgées et aux malades en leur distribuant médicaments et nourriture, leur assurant le cas échéant le logement. Son grand souci est également de scolariser le maximum d'enfants. Je le quittais lui promettant mon soutien.
La Madeleine en 2004. Le père Joseph Yaméogo
Plus tard, dans une longue lettre, il me décrivit une journée-type d'un écolier.
L'écolier de Ouargaye se lève à 5H30 ou 6H du matin selon le temps (froid ou chaud). Après une brève toilette, il aide aux travaux ménagers avant de prendre son sac d'écolier pour l'école. S'il est à 5 kms de l'école, il faut qu'il parte dès 6H30 pour ne pas être en retard en classe qui commence à 7H30 ! Il part à l'école sans manger. Au mieux, il pourra emporter quelques cacahuètes dans son sac pour la récréation. Il couvre cette distance de 4,5 à 6 kms à pied ou à vélo!
De 7h30 à 8h00: sport. Puis la classe commence... A midi, certains écoliers rentrent chez eux grignoter quelque chose, d'autres restent à l'école. Une cantine est de temps en temps servie: couscous de maïs arrosé d'huile que le Cathwell (organisme de bienfaisance américain) offre aux pays sous développés. Certains jours, des enfants, faute d'aide extérieure, attendent le ventre vide la reprise des classes à 15H. Fin des cours à 17H00.
Dès que l'élève rentre chez lui, il s'occupe des travaux ménagers (nettoyer les marmites pour la préparation du repas, puiser l'eau, chercher le bois, s'occuper du petit bétail et des poules...) Le repas (quelque fois l'unique de la journée!) est servi vers 19H30, il est fait de pâte de maïs arrosé de sauce, rarement accompagné de viande! Le riz est un aliment de famille plus aisée! Dans les logements, il n'y a pas d'électricité, quelque fois on s'éclaire à la lampe à pétrole. Alors les leçons sont peu ou pas apprises...
Ainsi s'achève la journée d'un petit écolier à Ouargaye qui n'a pas classe le jeudi ainsi que le samedi après midi et le dimanche.
Le contenu de cette lettre m'a touchée! Je décidais de subvenir donc à l'approvisionnement des cantines suite à la précision que m'apportait le père Joseph quant au montant annuel nécessaire pour assurer les repas d'un unique enfant! Environ 20€....!!!!
La confection et la vente de pèle mêle tout d'abord à des membres de ma famille ont constitué les premiers apports!
Puis de fil de aiguille, je proposais mes créations aux amies proches ! Grâce à l'énergie de Nathalie, j'organisais une première vente à la sortie de la messe du Sacré Coeur de Marcq en Baroeul en décembre 2007 : Succès... et 300 € de recette pour les cantines du père Joseph ! De nouveau, cette même Nathalie me confiait au creux de l'oreille, la préparation de deux autres ventes sous le porche d'Anne Sophie en juin, puis dans le spacieux appartement Haussmanien de Laurence en novembre 2008! De nouveaux succès se sont succédés : collection fleurie en juin.